Moitié obscure
Les sculptures sont construites par assemblage de modules polyèdres en foamcore, et sont librement inspirées du motif architectural de voûte en diamant qui juxtapose plans concaves et convexes, lumière et obscurité.
Pendant leur élaboration, je me suis intéressée à la matière visuelle onirique.
Bien qu’influencée par l’expérience de la psychanalyse, ce n’est pas l’interprétation du rêve qui m’intéresse ici mais la façon dont les images s’y déplacent, s’amalgament et se succèdent pour en construire de nouvelles. J’ai d’abord découvert des correspondances entre la façon dont je construis mes images et la conception freudienne de la construction du rêve. Freud mentionne des stratégies organisationnelles telles que des déplacements (où des contenus initialement liés à un élément X sont transférés sur d’autres), et des condensations d’images et de pensées (où différents points de vue glissent l’un dans l’autre et s’additionnent pour se métamorphoser en d’autres contenus).
Mais il existe d’autres stratégies que métapsychologiques. Les hallucinations spatio-temporelles et visuelles du rêve – provoquées par la brutale chute de sérotonine pendant le REM – sont-elles le fruit du hasard ou obéissent-elles à un schéma?
Je transpose ici certains des modus operandi découverts au fil de mes lectures. Il en résulte des images marquées par l’étrangeté et des imbrications qui oscillent entre la rationalité du monde éveillé et l’inventivité du rêve, entre la lumière et l’obscurité – pour transcender le banal.