Moitié obscure
C’est en trouvant des correspondances entre la façon dont je construis mes images – ou segments d’images – et la conception freudienne de la construction du rêve que j’ai développé un intérêt pour la matière visuelle onirique. Freud mentionne des stratégies organisationnelles telles que des déplacements – où des contenus initialement liés à un élément X sont transférés sur d’autres, et des condensations d’images et de pensées – où différents points de vue glissent l’un dans l’autre et s’additionnent pour se métamorphoser en d’autres contenus. Bien qu’influencée par l’expérience de la psychanalyse, ce n’est pas l’interprétation ou le symbolisme du rêve qui m’intéresse ici mais la façon dont les images s’y déplacent, s’amalgament et se succèdent pour en créer de nouvelles.
Existe-t-il d’autres stratégies que métapsychologiques? Les hallucinations spatio-temporelles et visuelles du rêve sont-elles le fruit du hasard ou obéissent-elles à un schéma?
Je transpose ici certains des modus operandi découverts au fil de mes lectures. Il en résulte des images marquées par l’étrangeté et des imbrications de séquences qui oscillent entre la rationalité du monde éveillé et l’inventivité du rêve – pour transcender le banal.